mardi 27 décembre 2016

Un trésor au sud de l'Inde


Le magnifique diamant Kohinoor qui orne aujourd’hui la couronne de la Reine d’Angleterre est l'un des plus célèbres diamants du monde. C'était le shah de Perse, Nadir Shah, qui lui a donné son nom actuel: Koh-i-Noor, ce qui signifie «Montagne de Lumière». Ce diamant est passé entre de nombreuses mains. Il était la propriété des empereurs moghols de 1526 à 1739. Nadir Shah est entré en possession du diamant des Moghols lorsqu’il a envahi l'Inde en 1739. Mais après l’assassinat de Nadir Shah, le diamant est tombé entre les mains de l’un de ses généraux, Ahmad Shah Durrani. Beaucoup plus tard, Shah Shuja Durrani, l’un des descendants d’Ahmad Shah Durrani, a donné ce diamant à Maharaja Ranjit Singh de Lahore. Et finalement, en 1851, Duleep Singh, un descendant de Ranjit Singh, l’a offert à la reine Victoria d’Angleterre. Et voilà comment ce célèbre joyau est arrivé à sa destination actuelle dans la Tour de Londres. Presque tout le monde sait où se trouve aujourd’hui le diamant Kohinoor... mais de nombreuses personnes ne savent pas d'où il vient.

Quelque part profondément à l’intérieur du fort de Golconde (l’actuel Telengana en Inde), il y avait une chambre forte sécurisée qui contenait une éblouissante collection des plus beaux diamants du monde. Ces diamants ont été extraits de Kollur, une région située près de la rivière Krishna. À cette époque, les seules mines de diamant connues dans le monde entier étaient situées en Inde. La plupart des gens connaissent le fort de Golconde comme le royaume des rois Qutab Shahi - cependant, ces mines de diamants datent d'une époque antérieure, lorsque le fort faisait partie de l'ancien royaume de Kakatiya.

La fabuleuse collection de diamants a fait le fort Golconde le centre du commerce des diamants dans les temps anciens. Sur les 18 diamants les plus célèbres au monde, treize proviennent des mines de Kollur. Ces dernières comprennent le diamant Hope, le diamant Regent, le diamant Princie, le Noor-ul-Ain et le Daria-i-Noor (mer de lumière).

Aujourd’hui, en parcourant les ruines de ce fort autrefois imprenable, on frissonne encore d'excitation à l'idée que l'on est à proximité de la chambre forte secrète qui autrefois détenait le plus grand trésor du monde!


lundi 15 août 2016

Le Taj Mahal qui n'a jamais été construit !


Pas besoin de vous présenter le Taj Mahal, un des 7 merveilles du monde. Ce mausolée de marbre blanc, qui est un symbole de l’amour éternel a été construit au XVIIe siècle par l'empereur moghol Shah Jahan, pour sa bien-aimée, Mumtaz Mahal, morte lors de l’accouchement de son 14e enfant.

Selon les légendes anciennes, l'empereur voulait aussi construire pour lui-même, un autre mausolée qui aurait été une réplique exacte du célèbre Taj Mahal - sauf que ce Taj aurait été construit de marbre noir au lieu de marbre blanc. L’empereur a choisi la couleur noir pour ce mausolée pour refléter son état de deuil éternel après la mort de son épouse. Shah Jahan avait même choisi l'emplacement de ce Taj– il souhaitait faire ériger le monument sur la rive opposée de la rivière Yamuna, juste en face du mausolée blanc de Mumtaz Mahal.


Même si cette légende est vraie, Shah Jahan n'a jamais eu l’occasion de construire son Taj Noir parce qu'il a été renversé et emprisonné par son propre fils, Aurangzeb qui l’a enfermé pour le reste de sa vie.

Et alors, le Taj Noir a été perdu à jamais ... dans les brumes du temps.



lundi 8 août 2016

Deux grands maîtres de la musique... une représentation captivant


Les rythmes utilisés dans la musique classique indienne sont très différents du rythme à quatre temps qui est utilisé 
généralement dans le Rock, le Pop et la musique country. Dans ce court vidéo, le maestro du sitar Pandit Ravi Shankar explique la structure du rythme, qui s’appelle « Jhaaptaal ». « Jhaaptaal » est un rythme à dix temps, largement utilisé dans la musique classique indienne.

Pandit Ravi Shankar est accompagné par le célèbre joueur de tabla Ustad Alla Rakha Khan qui joue ce rythme lorsque Ravi Shankar l’explique. Le public de ce concert semble être Français comme la vidéo est sous-titrée en français (mais la mauvaise qualité de la vidéo réduit la lisibilité de ces sous-titres dans certaines parties de la vidéo).




Nombreuses d'interactions ludiques entre ces deux maîtres rendent cette vidéo particulièrement plaisante.


dimanche 17 juillet 2016

L'élégance dynamique de la danse classique indienne


Dans le post d'aujourd'hui, Mélange Culturel s’éloigne du monde de la musique classique indienne et vous présente une autre merveilleuse forme d'expression artistique - la danse. Dans cette courte vidéo, Mallika Sarabhai, la célèbre chorégraphe et danseuse classique indienne vous présente deux formes traditionnelles de la danse classique du Sud de l’Inde: Bharatnatyam et Kuchipudi. Comme vous le voyez, ces deux formes de danse classique indienne sont extrêmement élégantes et expressives. Un élément marquant de cette vidéo est la représentation de la danse Kuchipudi dans laquelle Mme Sarabhai figure un lion sur scène en quelques pas de danse alliant beauté et précision – une performance tout à fait extraordinaire !




dimanche 10 juillet 2016

La musique charmante du sarod


Un grand nombre de gens regardent la musique classique indienne comme un système structuré et extrêmement rigide - mais ce n’est pas toujours le cas. Voici un récital exquis en sarod par le maestro, Amjad Ali Khan. Ce concert a eu lieu en 2008 à Cologne en France et le maestro est accompagné par ses deux fils, Amaan Ali Khan et Ayaan Ali Khan.

Au cours de cette soirée musicale, l'une des cordes du sarod d’Amaan se casse. Imperturbable, Amjad Ali Khan indique au joueur du tabla de jouer un solo. A la grande joie du public, le joueur du tabla joue un impromptu en solo et entre-temps, Amaan remplace rapidement la corde cassée. Le récital continue...



vendredi 8 juillet 2016

Le tabla et la flûte dans une conversation musicale


La musique classique indienne dispose d’une tradition intéressante appelée savaal-javaab, c’est-à-dire, une session de questions et de réponses. Ici un musicien, d’une façon ludique, lance un défi à un autre musicien en lui posant une question et l'autre relève le défi en lui répondant.

Aucun mot n’est prononcé - toute la conversation se déroule à travers la musique. Un exemple parfait de cette méthode peut être observé dans ce récital exquis de la flute et du tabla par Pandit Hariprasad Chaurasia et Ustad Zakir Hussain.


Le raaga joué ici est un Chandrakauns.





Remarque : La musique classique indienne est normalement basée sur un raaga particulier. Vous pouvez aussi dire que c’est un ensemble de règles qui définissent un type de musique (musique classique indienne). Le wikipédia le décrit comme « Chaque râga est lié à un sentiment (appelé rasa), une saison, un moment du jour ». Par exemple il y a un raaga particulier pour le petit matin. Alors, une musique classique indienne qui est basée sur le raaga du petit matin, est jouée très tôt le matin. Comme cela, il y a un raaga particulier pour les différents moments du jour. Traditionnellement, les musiciens classiques ne joueront jamais un raaga du petit matin à, par exemple, 6 heures du soir. Pour le soir, il y a les autres raagas. Chandrakauns est un raaga de nuit.

jeudi 7 juillet 2016

Le sitar rencontre le violon pour créer une ambiance magique


Dans mon post précédant, j'ai présenté un récital de sitar par Anoushka Shankar, alors très jeune et quelque peu nerveuse, en train de jouer avec son père, le Pandit Ravi Shankar. Dix ans plus tard, voici un Anoushka Shankar, calme, posée et confiante, en mesure de jouer du sitar au Festival de Verbier, en Suisse. Cette raaga est un Mishra Pilu. Dans cette pièce, elle est accompagnée par le violoniste américain le plus célèbre, Joshua Bell.





Remarque : Mishra Pilu est une forme de raaga dans la musique classique indienne.



mercredi 6 juillet 2016

Un récital exceptionnel par le maestro


Pour ceux qui aiment la musique classique indienne, je vous présente le maestro, feu Pandit Ravi Shankar, sitariste le plus renommé au monde, qui joue du sitar ici avec sa fille, Anoushka Shankar au Symphony Hall à Birmingham. La pièce qu'ils jouent est un raaga de la musique classique, connu sous le nom de KhamajCe sera une expérience musicale exceptionnelle pour vous.









mercredi 29 juin 2016

Ma première rencontre avec Sanjo


En 2012, Sharmila Vedantha, une jeune journaliste qui travaille pour un grand journal de Bombay a été envoyé à Hyderabad pour interviewer un artiste connu sous le nom de Sanjo chanteur de ballades. Après que cette interview a été publiée, elle a écrit un post sur son blog à propos de son expérience de rencontrer et d'interviewer Sanjo. Voici ce qu'elle a écrit.



Et alors j’ai rencontré Sanjo...

Ma première rencontre avec Sanjo s'est faite dans des circonstances tout à fait exceptionnelles.

Au cours de l'hiver 2012, pendant ma visite à Hyderabad, mon rédacteur en chef voulait que j’interviewe un musicien doué et unique en son genre au nom somme toute assez rare : Sanjo. Même son spectacle était à contretemps des standards d'aujourd'hui - sa musique évoquant une autre époque. Les spectacles de Sanjo ont clairement une touche rétro et ses chansons inspirées des années cinquante et soixante.

Alors je m’attendais naturellement à rencontrer un quinquagénaire chauve ou grisonnant, quelqu’un qui tenterait d’expliquer les subtilités de son spectacle à une journaliste en herbe comme moi, d’un ton paternaliste.

Au cours de nos nombreuses discussions téléphoniques, Sanjo parlait toujours d’une voix extrêmement douce, à tel point qu'à plusieurs reprises, je devais lui dire: « Pardon, monsieur, pourriez-vous répéter, s'il vous plaît ». Et je me représentais désormais un quinquagénaire chauve ou grisonnant, à la voix douce, quelqu’un d'extrêmement chaleureux, amical et à l'écoute. 

Mais nos emplois du temps étaient toujours incompatibles. Quand j’étais libre, Sanjo était occupé par des spectacles. Quand Sanjo était libre, j’étais prise par les délais de soumission et tous les tracas d'organisation, propres aux jeunes journalistes.

Et enfin, pour Sanjo il était temps de partir pour New Delhi. Le même jour, je devais rentrer à Mumbai. Je lui ai timidement proposé de me rejoindre à l'aéroport ; je m’attendais à une réplique irritée de la part de cet artiste d'expérience. Mais il a accepté volontiers. Il m'a dit qu'il arrivait toujours en avance à l'aéroport et qu’il aurait donc assez de temps pour me rejoindre. Je l’ai vivement remercié et nous avons convenu de nous retrouver en face du magasin W. H. Smith.

Je suis arrivée à l'aéroport (l'aéroport de Hyderabad est un endroit tout simplement époustouflant). Après le contrôle des bagages, je me suis rendue au magasin W. H. Smith. J’ai regardé autour de moi: j'étais déçue. Aucun signe de Sanjo. Il y avait deux femmes du Ghana en vêtements colorés qui bavardaient dans leur langue maternelle. Un peu plus loin, un jeune home maigre, dans la vingtaine était assis seul. Il regardait autour de lui en attendant quelqu'un.

En m’approchant, le jeune homme s’est levé et m’a demandé d'un ton hésitant: « Sharmila » ?

J’étais absolument stupéfaite ! « Désolée » j’ai dit, « Je m’attendais à une personne beaucoup plus âgée ».

Sanjo a souri. Au cours de nos discussions, je  découvert à plusieurs reprises en fait, qu'il avait un sourire des plus troublants.

« Mais je suis une personne âgée », il a souri, « je suis beaucoup plus âgé que vous ».

Je ne le croyais pas. Nous avons alors fait un petit jeu de devinettes, tentant d’estimer l‘âge de Sanjo. A mon avis, il n’avait pas plus de 32 ans. Mais, il s’est avéré que Sanjo avait un peu plus de 50 ans !

Bon ! Voilà qui expliquait la touche rétro de ses spectacles !

J’ai commencé à discuter avec lui. La conversation était passionnante. Il était extrêmement facile de parler avec lui et en un rien de temps, il me semblait que je l’avais connu toute ma vie !

Sanjo était à Hyderabad pour donner son concert «The Songs of The Balladeer » au LaMakaan, à Banjara Hills. Il s’agit d’une narration musicale où Sanjo joue le rôle d’un narrateur qui guide les spectateurs dans un voyage musical fascinant. Ses ballades racontent les histoires derrière les chansons et derrière les artistes qui ont créé ces chansons. Son spectacle, extrêmement interactif, est plein d’anecdotes et de petits faits intéressants.


Au cours de ce concert exceptionnel de deux heures, l’ambiance varie radicalement, entre thèmes pacifistes et chansons populaires ironiques, chansons d'amour chaleureuses et ballades aux messages engagés.

Le spectacle était un grand succès et les organisateurs de LaMakaan lui ont demandé de revenir lors de sa prochaine visite à Hyderabad. Le spectacle était organisé par Sashi Evani (un artiste d’Hyderabad) de Livenergi, une organisation spécialisée dans événementiel et imprésario de Sanjo en Inde. Sashi avait discuté l’idée de ce spectacle avec Subbareddy Adapala de LaMakaan qui croyait que cet événement était parfait pour un public particulièrement raffiné de LaMakaan.

J'aurais pu continuer à parler avec Sanjo pendant des heures, mais pour moi, c’était l’heure d’embarquer dans l’avion pour Mumbai. Alors, je suis partie sans le vouloir vraiment. J'avais enregistré cet entretien et durant mon voyage, j’ai écouté continuellement cet enregistrement. J’étais absolument fasciné par des nombreuses facettes que Sanjo nous offre comme un penseur, un artiste et comme une personne créative.

Quelques jours après cette interview a été imprimée, j’ai reçu un appel d'un numéro de téléphone inconnu. J'ai répondu, croyant qu'on allait m'annoncer qu’un dictateur déchu quelque part en Afrique voulait que je gère ses fonds mal acquis en Inde. Au contraire, je me suis retrouvé à parler avec une personne japonaise. Il s’est présenté comme Jigo, le directeur général de l’organisation spécialisée dans événementiel et l’imprésario de Sanjo en Inde, depuis quelques années. Jigo avait eu mon numéro de téléphone à l’intermédiaire d’un ami commun. Il m'a chaleureusement félicité pour l'article que j'avais écrit sur cet artiste et aussi pour mon article « The Songs of The Balladeer ». Il m'a alors demandé si je voulais assumer la responsabilité de blogueur officiel de Sanjo.

Je me suis rappelée la fois où j’étais assise en face de Sanjo à l'aéroport de Hyderabad. Je me suis rappelée ces moments palpitants qui duraient quarante-cinq minutes. Et j’ai dit: « Oui ! » 

Et voilà comment ce blog a commencé.


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Bon, c’était l’article écrit par Sharmila Vedantha sur Sanjo, chanteur des ballades. J’espère que vous l’avez aimé. Si vous voulez écouter quelques musiques originales de Sanjo en Hindi, merci de cliquer sur les liens ci-dessous. Tous les instruments musicaux ont aussi été joués par Sanjo.

Barson Huey (Ça fait longtemps)

Yaadein (Les mémoires)

Haathon Ki Lakeeron Ko (La destinée)