mercredi 29 juin 2016

Ma première rencontre avec Sanjo


En 2012, Sharmila Vedantha, une jeune journaliste qui travaille pour un grand journal de Bombay a été envoyé à Hyderabad pour interviewer un artiste connu sous le nom de Sanjo chanteur de ballades. Après que cette interview a été publiée, elle a écrit un post sur son blog à propos de son expérience de rencontrer et d'interviewer Sanjo. Voici ce qu'elle a écrit.



Et alors j’ai rencontré Sanjo...

Ma première rencontre avec Sanjo s'est faite dans des circonstances tout à fait exceptionnelles.

Au cours de l'hiver 2012, pendant ma visite à Hyderabad, mon rédacteur en chef voulait que j’interviewe un musicien doué et unique en son genre au nom somme toute assez rare : Sanjo. Même son spectacle était à contretemps des standards d'aujourd'hui - sa musique évoquant une autre époque. Les spectacles de Sanjo ont clairement une touche rétro et ses chansons inspirées des années cinquante et soixante.

Alors je m’attendais naturellement à rencontrer un quinquagénaire chauve ou grisonnant, quelqu’un qui tenterait d’expliquer les subtilités de son spectacle à une journaliste en herbe comme moi, d’un ton paternaliste.

Au cours de nos nombreuses discussions téléphoniques, Sanjo parlait toujours d’une voix extrêmement douce, à tel point qu'à plusieurs reprises, je devais lui dire: « Pardon, monsieur, pourriez-vous répéter, s'il vous plaît ». Et je me représentais désormais un quinquagénaire chauve ou grisonnant, à la voix douce, quelqu’un d'extrêmement chaleureux, amical et à l'écoute. 

Mais nos emplois du temps étaient toujours incompatibles. Quand j’étais libre, Sanjo était occupé par des spectacles. Quand Sanjo était libre, j’étais prise par les délais de soumission et tous les tracas d'organisation, propres aux jeunes journalistes.

Et enfin, pour Sanjo il était temps de partir pour New Delhi. Le même jour, je devais rentrer à Mumbai. Je lui ai timidement proposé de me rejoindre à l'aéroport ; je m’attendais à une réplique irritée de la part de cet artiste d'expérience. Mais il a accepté volontiers. Il m'a dit qu'il arrivait toujours en avance à l'aéroport et qu’il aurait donc assez de temps pour me rejoindre. Je l’ai vivement remercié et nous avons convenu de nous retrouver en face du magasin W. H. Smith.

Je suis arrivée à l'aéroport (l'aéroport de Hyderabad est un endroit tout simplement époustouflant). Après le contrôle des bagages, je me suis rendue au magasin W. H. Smith. J’ai regardé autour de moi: j'étais déçue. Aucun signe de Sanjo. Il y avait deux femmes du Ghana en vêtements colorés qui bavardaient dans leur langue maternelle. Un peu plus loin, un jeune home maigre, dans la vingtaine était assis seul. Il regardait autour de lui en attendant quelqu'un.

En m’approchant, le jeune homme s’est levé et m’a demandé d'un ton hésitant: « Sharmila » ?

J’étais absolument stupéfaite ! « Désolée » j’ai dit, « Je m’attendais à une personne beaucoup plus âgée ».

Sanjo a souri. Au cours de nos discussions, je  découvert à plusieurs reprises en fait, qu'il avait un sourire des plus troublants.

« Mais je suis une personne âgée », il a souri, « je suis beaucoup plus âgé que vous ».

Je ne le croyais pas. Nous avons alors fait un petit jeu de devinettes, tentant d’estimer l‘âge de Sanjo. A mon avis, il n’avait pas plus de 32 ans. Mais, il s’est avéré que Sanjo avait un peu plus de 50 ans !

Bon ! Voilà qui expliquait la touche rétro de ses spectacles !

J’ai commencé à discuter avec lui. La conversation était passionnante. Il était extrêmement facile de parler avec lui et en un rien de temps, il me semblait que je l’avais connu toute ma vie !

Sanjo était à Hyderabad pour donner son concert «The Songs of The Balladeer » au LaMakaan, à Banjara Hills. Il s’agit d’une narration musicale où Sanjo joue le rôle d’un narrateur qui guide les spectateurs dans un voyage musical fascinant. Ses ballades racontent les histoires derrière les chansons et derrière les artistes qui ont créé ces chansons. Son spectacle, extrêmement interactif, est plein d’anecdotes et de petits faits intéressants.


Au cours de ce concert exceptionnel de deux heures, l’ambiance varie radicalement, entre thèmes pacifistes et chansons populaires ironiques, chansons d'amour chaleureuses et ballades aux messages engagés.

Le spectacle était un grand succès et les organisateurs de LaMakaan lui ont demandé de revenir lors de sa prochaine visite à Hyderabad. Le spectacle était organisé par Sashi Evani (un artiste d’Hyderabad) de Livenergi, une organisation spécialisée dans événementiel et imprésario de Sanjo en Inde. Sashi avait discuté l’idée de ce spectacle avec Subbareddy Adapala de LaMakaan qui croyait que cet événement était parfait pour un public particulièrement raffiné de LaMakaan.

J'aurais pu continuer à parler avec Sanjo pendant des heures, mais pour moi, c’était l’heure d’embarquer dans l’avion pour Mumbai. Alors, je suis partie sans le vouloir vraiment. J'avais enregistré cet entretien et durant mon voyage, j’ai écouté continuellement cet enregistrement. J’étais absolument fasciné par des nombreuses facettes que Sanjo nous offre comme un penseur, un artiste et comme une personne créative.

Quelques jours après cette interview a été imprimée, j’ai reçu un appel d'un numéro de téléphone inconnu. J'ai répondu, croyant qu'on allait m'annoncer qu’un dictateur déchu quelque part en Afrique voulait que je gère ses fonds mal acquis en Inde. Au contraire, je me suis retrouvé à parler avec une personne japonaise. Il s’est présenté comme Jigo, le directeur général de l’organisation spécialisée dans événementiel et l’imprésario de Sanjo en Inde, depuis quelques années. Jigo avait eu mon numéro de téléphone à l’intermédiaire d’un ami commun. Il m'a chaleureusement félicité pour l'article que j'avais écrit sur cet artiste et aussi pour mon article « The Songs of The Balladeer ». Il m'a alors demandé si je voulais assumer la responsabilité de blogueur officiel de Sanjo.

Je me suis rappelée la fois où j’étais assise en face de Sanjo à l'aéroport de Hyderabad. Je me suis rappelée ces moments palpitants qui duraient quarante-cinq minutes. Et j’ai dit: « Oui ! » 

Et voilà comment ce blog a commencé.


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Bon, c’était l’article écrit par Sharmila Vedantha sur Sanjo, chanteur des ballades. J’espère que vous l’avez aimé. Si vous voulez écouter quelques musiques originales de Sanjo en Hindi, merci de cliquer sur les liens ci-dessous. Tous les instruments musicaux ont aussi été joués par Sanjo.

Barson Huey (Ça fait longtemps)

Yaadein (Les mémoires)

Haathon Ki Lakeeron Ko (La destinée)